Anatomie normale
L'épaule possède une mobilité extrêmement importante. La stabilité de cette articulation est obtenue grâce à un appareil ligamentaire extrêmement complexe unissant l'humérus à la surface articulaire glénoïdienne de l'omoplate. Les ligaments s'attachent par l'intermédiaire du bourrelet (ménisque de l'épaule) sur la surface périphérique de la glène. La stabilité de l’épaule nécessite des structures fonctionnelles, solidement attachées de part et d'autre de l'articulation.
L'articulation de l'épaule peut être schématiquement comparée à une orange posée sur une soucoupe, l'orange étant maintenue sur la soucoupe grâce à un filet qui l'entoure. Cette soucoupe qui est de petite taille voit sa sphéricité augmentée grâce à un bourrelet périphérique sur lequel s'attache le filet.
Quelle est l’origine de vos symptômes ?
Les symptômes qui vous aménent à consulter sont le plus souvent répertoriés en trois grandes catégories :
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la luxation de l'épaule : "déboîtement'" de l'articulation avec perte des surfaces articulaires nécessitant une manœuvre de réduction
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la sub-luxation de l'épaule : sensation de déboîtement incomplet de l'articulation souvent spontanément remis en place en quelques instants
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une instabilité douloureuse pour laquelle la douleur est au premier plan sans que vous soyez forcément conscient de l'origine ligamentaire de vos douleurs.
L'explication de vos symptômes est liée à un dysfonctionnement de l'appareil ligamentaire déchiré lors du premier épisode de luxation. Celui-ci est le plus souvent détaché du pourtour glénoïdien.
Cet appareil ligamentaire est un épaississement de la capsule articulaire, sorte de sac dans le quel l’articulation fonctionne. C’est la déchirure de ce sac au niveau de son insertion sur l’omoplate qui est appelée lésion de bankart. L’absence de cicatrisation entraîne l’instabilité
Que se passe-t-il sans traitement chirurgical ?
En l'absence de traitement chirurgical, l'évolution spontanée de votre épaule risque de se faire vers l'apparition de nouveaux épisodes d'instabilités avec un risque important de luxation.
La rééducation peut renforcer votre tonus musculaire, mais l’appareil ligamentaire a une fonction spécifique qui ne peut pas être amèliorée par la seule rééducation.
Le traitement médical antalgique lutte uniquement contre la douleur sans avoir d’action sur la cause de vos symptômes.
Quel type de chirurgie est possible ?
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La chirurgie à ciel ouvert peut
- soit refixer l'appareil ligamentaire
- soit effectuer une butée osseuse qui va venir empêcher la luxation par son emplacement et par la création d'un hamac musculo tendineux.
- La chirurgie arthroscopie consiste à repositionner et rattacher vos ligaments à leur emplacement anatomique à l’aide de fils et d’ancrages osseux.
Que vous propose-t-on ?
C'est une intervention de Bankart sous arthroscopie qui vous est proposée.
Cette intervention qui a pour but de rétablir l'anatomie ne prétend pas vous redonner une épaule à 100 % normale. Il s'agit d'une réparation articulaire qui a pour but de vous redonner une articulation fiable, forte et mobile, dont vous pourrez vous servir normalement pour effectuer les gestes de votre vie quotidienne, manuelle et sportive.
L'arthroscopie
Pourquoi ?
Tout en sachant qu’il n’existe pas de technique idéale, l’arthroscopie est adaptée à votre cas. C’est la technique la moins délabrante tout en permettant d’obtenir d’excellent résultats.
Principes
L'arthroscopie permet la réalisation d’une intervention chirurgicale grâce à des petites incisions à travers la peau ( avantages esthétiques). C'est surtout parce que cette méthode permet une chirurgie sans délabrement de vos muscles périphériques qu'elle a été choisie pour votre pathologie.
Le repositionnement de vos ligaments déchirés se fait à l'aide de petites ancres, résorbables ou non en fonction des découvertes per-opératoires, et d'un fil.
La solidité finale ne sera obtenue qu'après cicatrisation complète de vos ligaments sur l'os, les petites ancres et les fils ne servant qu'à maintenir les éléments ligamentaires en place le temps nécessaire à la cicatrisation.
Intérêts et Résultats
Cette méthode permet d'excellent résultat avec une récupération fonctionnelle d'un niveau sportif équivalent à ce que vous aviez avant les premiers accidents, sous réserve de découvertes per-opératoires importantes (dégâts cartilagineux ou arthrose avancée) pouvant compromettre le pronostic final.
Complications et leurs traitements
Comme dans toute chirurgie, comme dans toute action, des complications peuvent survenir liées à une infinité de causes dont le dénombrement est impossible.
A chacune de ces complications, des traitements adaptés seront proposées .
L'intervention
L'intervention se déroule à la Clinique, et vous serez pris en charge par une équipe spécialement formée pour votre pathologie.
étape 1
A la suite de votre consultation avec votre chirurgien, après avoir décidé de votre intervention grâce à son avis éclairé et grâce à l'éventuel avis de votre médecin traitant, votre date opératoire sera arrêtée selon vos désirs en fonction des disponibilités de l'équipe soignante et de l'établissement.
Différents examens (radiographies, arthroscanner, IRM…) peuvent être nécessaires pour adapter au mieux le geste chirurgical à votre pathologie.
La consultation d'anesthésie est obligatoire et doit être pratiquée, conformément à la loi, plusieurs jours avant votre intervention. Les techniques et les risques anesthésiques vous y serons expliqués par le médecin anesthésiste.
étape 2
Votre hospitalisation sera effectuée la veille ou le jour même de votre hospitalisation, votre heure d'entrée sera déterminée par ma secrétaire à l’issue de la consultation. Cet horaire est modifiable lors de votre consultation d'anesthésie.
Les documents administratifs dont vous devez vous munir vous serons indiqués lors de la réalisation de votre dossier de pré-admission, qui vous est remis avec votre livret d’accueil.
D'éventuels dépassements d'honoraires pour les praticiens qui vous prendront en charge devront vous être précisés en pré-opératoire, lors des consultations de ces différents praticiens, afin que vous soyez informé avant votre hospitalisation.
La durée de votre hospitalisation prévue est de deux jours, mais celle-ci est modifiable en fonction des découvertes pré-opératoires et des suites post-opératoires.
étape 3
Le type d'anesthésie choisie vous sera précisé en consultation mais peut-être adaptée en fonction des circonstances pré-opératoires immédiates.
étape 4
Durant l'intervention, deux à trois incisions seront nécessaires afin d'explorer vos lésions et d'en effectuer la réparation. En fonction des lésions découvertes, des incisions supplémentaires sont toujours possibles et la réparation prévue sous arthroscopie peut parfois être complétée par une chirurgie à ciel ouvert dans le même temps opératoire ou différée, en fonction de la décision de votre chirurgien.
étape 5
En post-opératoire immédiat, votre bras sera immobilisé le coude à 90°, l'avant-bras le long du corps, pour une période de trois semaines. Le soir de votre intervention, votre chirurgien passera contrôler dans votre chambre que tout se passe bien. Des traitements antalgiques vous seront donnés par l'infirmière en fonction des prescriptions et de votre demande.
étape 6
Le lendemain de l'intervention le pansement sera refait et vous verrez le chirurgien muni de votre radiographies de contrôle. C'est souvent le lendemain de l'intervention que vous serez en état de pouvoir vous souvenir des réponses apportées à vos questions bien légitimes sur les découvertes per-opératoires et sur leur traitement. Toute l'équipe paramédicale reste à votre disposition durant l'hospitalisation pour subvenir à vos besoins. Aucune transfusion n'est nécessaire, mais l'équipe médicale se réserve le droit de l'effectuer en cas de priorité. Votre sortie se fait après avoir vu votre chirurgien et réglé les formalités administratives.
étape 7
Différents documents, préparés par mon secrétariat, vous seront remis, selon vos besoins:
- Arrêt de travail,
- Ordonnance de soins infirmiers, de médicaments adaptés a votre cas
- Lettre d’information des suites opératoires,
- Date de prochain rendez vous,
- Ordonnance pour radiographie de contrôle
Chez vous
La rééducation ne commence qu'au bout de 4 semaines, une immobilisation étant stricte pendant trois semaines.
Seuls les mouvements de flexion extension du coude seront autorisés ainsi que les mouvements de rotation coude au corps, en écartant doucement la main du ventre, sans jamais aller jusqu'au seuil douloureux.
Aucun mouvement pendulaire ou de distraction du bras vers le bas ne devra être effectué au risque de déchirer l'appareil ligamentaire réparé.
Au bout de 21 jours, l'appareil de contention pourra être retiré le matin puis sera remis le soir pour 21 nuits.
En cas de problème vous pouvez joindre votre chirurgien ou un de ses confrères en téléphonant à la Clinique au 04.91.16.22.65/66
Retour aux activités
Une vie quotidienne sédentaire normale ne sera possible qu'au bout d'un mois avec un handicap qui va persister jusqu'à la fin du 90ème jour.
Vous ne pourrez pas conduire avant 6 semaines.
La reprise de vos activités professionnelles sera envisagée lors de la consultation pré-opératoire en fonction de votre activité, l’arrêt de travail moyen habituel est de 45 jours
Les sports sans risque (footing, vélo d'appartement) pourront commencer à 45 jours.
Vous pourrez reprendre une vie quotidienne normale à partir de trois mois et une activité professionnelle entre 90 et 120 jours en fonction du degré de difficulté.
Le sport à risque sera repris progressivement entre 3 et 4 mois en fonction des degrés de récupération.
Toutefois, l’évolution stéréotypée n’est pas toujours la règle, et c’est lors de vos différentes consultations que votre chirurgien vous indiquera vos possibilités d’activités professionnelles et sportives
Consultations de contrôle
Vous reverrez votre chirurgien muni de tout votre dossier radiographique ( y compris les examens radiographiques préopératoires ) et d’une nouvelle radiographie à :
- 3 Semaines
- 6 semaines
- 3 mois
- 6 mois
- 1 an
- 2 ans
- 4 ans à partir du jour de l’intervention.
En fonction de l’évolution, d’autres rendez vous seront peut être nécessaire.
En cas de complication ou de résultat incomplet
Malheureusement le risque nul n’existe pas en médecine, pas plus que dans d’autres domaines. Différentes difficultés peuvent émailler cette évolution post-opératoire, essentiellement l'enraidissement articulaire qui ne saurait mettre en jeu le pronostic final mais qui va constituer une gêne plus longue pour vous que pour la moyenne des patients. Il est important de garder à l'esprit que cet enraidissement post-opératoire est souvent le garant d'un excellent résultat final sur la chirurgie de l'instabilité.
La complication la plus fréquente est la récidive de l'instabilité dont la fréquence est variable mais peut aller au delà de 10 % en fonction des auteurs.
En cas d'échec de cette chirurgie arthroscopique non agressive, il est toujours possible d'effectuer soit une nouvelle chirurgie arthroscopique, soit une chirurgie à ciel ouvert en fonction des causes de cet échec.
Résultats
Bien que cette intervention qui a pour but de rétablir l'anatomie, ne prétende pas vous redonner une épaule à 100 % normale, la réparation articulaire a pour but de vous redonner une articulation fiable, forte et mobile dont vous pourrez vous servir normalement pour effectuer les gestes de votre vie quotidienne, manuelle et sportive.
En conclusion, la chirurgie arthroscopique de l'épaule est une chirurgie récente qui représente un plus à bien des niveaux mais qui a, comme toute chirurgie, des limites dans son exécution et dans ses résultats.
Les praticiens qui vous prendront en charge ainsi que l'équipe qui les entoure feront de leur mieux pour que vous ayez le meilleur résultat possible dans les meilleures conditions possibles.
Mise à jour 04/2017